mardi 31 août 2010

L'ancienne route de Kamakura (Hakone-Yumoto)

L'ancienne route de Kamakura (capitale du Japon aux 13e et 14e siècles)

Restauration rapide (ファーストフード)

A Tokyo on trouve bien sûr MacDo et compagnie mais ce qu'on voit le plus souvent ce sont les fast food japonais.

Contre 3 - 4 Euros on y propose soit des nouilles dans du bouillon (ramen ou udon)  accompagnées de viande, crustacés et bien d'autres choses, soit un bon bol de riz surmonté de lamelles de viande et d'oignons, ou encore du riz au curry (presque un plat national)... Bref des plats qui tiennent bien l'estomac jusqu'au soir.

Mais là où les fast food à l'américaine sont définitivement hors-jeu c'est sur la rapidité du service.
En entrant on a à  côté de la porte un distributeur de tickets proposant un choix assez gargantuesque de plats divers et variés. Une fois la monnaie insérée dans la machine, on appuie sur le bouton correspondant à son choix (pas toujours évident d'être sûr de ce qu'on a commandé quand on ne connaît pas tout), et on récupère le ticket qu'on donne aussitôt à un des employés derrière le comptoir. Le plat est prêt en une minute et avalé en cinq pour les plus rapides. L'eau fraîche est bien sûr offerte.

Devanture du restaurant avec exemples de plats (en plastique)


Le choix difficile des plats au distributeur de tickets

lundi 30 août 2010

Le pays de la soif (distributeurs automatiques) (自動販売機)

Au Japon en été il fait très chaud. En ce moment ça peut monter jusqu'à 37 degrés par exemple. Résultat, au bout de 10 minutes de marche à pied dans les rues de Tokyo, on n'a qu'une envie c'est boire quelque chose de bien frais! Pas de souci, tout est prévu, des boissons fraîches attendent à chaque coin de rue.

Les distributeurs automatiques de boisson sont sûrement la chose la plus vue au Japon et peut-être même l'image la plus présente dans les souvenirs des touristes. Normal, on en trouve à chaque endroit stratégique, c'est à dire là où le piéton est susceptible de faire une pause et de se dire qu'il boirait bien quelque chose. Ça veut dire donc tous les 100 mètres dans la rue, devant la plupart des commerces, dans les halls d'entrée des hôtels, aux arrêts de bus, dans les gares... et aussi dans l'enceinte des temples ou des sanctuaires.

Contre environ 1 Euro - 1,50 Euro on a droit au paradis sur terre : eau en bouteille, sodas, boissons énergétiques, café ou thé glacé (non sucrés), et autres boissons plus ou moins étranges.

Plus rarement on peut aussi rencontrer la version alcoolisée : là on pourra librement acheter bières (petite et grande taille), sodas légèrement alcoolisés, et même des alcools plus forts. Ces machines ne sont fonctionnelles qu'entre 8 heures du matin et 8 heures du soir. On les trouve généralement devant les magasins d'alcool.

Accessoirement existent aussi des distributeurs automatiques de cigarettes (besoin d'une carte indiquant qu'on a plus de 20 ans pour s'en servir), de glaces, de parapluies, et d'autres choses plus ou moins utiles ...

De gauche à droite : cigarettes, bières, boissons non alcoolisées

Sodas, eau, thés, cafés glacés ...





... ou bières?

Baseball (野球)

Même si depuis la coupe du monde de 2002 le football a gagné en popularité, le sport n° 1 au Japon reste le baseball. Il est joué au niveau professionnel, universitaire et scolaire. Bref il fait partie de la vie de beaucoup de Japonais dès le plus jeune âge.
Le premier club a été créé en 1878, les premières équipes universitaires ont vu le jour dans les années 1880 et dès les années 1890 des équipes américaines sont venues au Japon dans le cadre d'échanges sportifs (jusque dans les années 1930 des stars du baseball américain viendront au Japon participer à des tournois).
Depuis la création d'une compétition internationale de baseball en 2006, le Japon a remporté toutes les éditions.

Baseball en salle : "Batting Dome"

dimanche 29 août 2010

La ville verte

J'ai déjà parlé des ruelles où les habitants de Tokyo font pousser toutes sortes de plantes. Mais en fait même les trottoirs des rues normales (où les voitures peuvent circuler) sont envahis par les plantes vertes.
Les Tokyoïtes semblent avoir une passion pour ces dernières et toutes sont soigneusement entretenues et arrosées plusieurs fois par jour.
Quand on arpente les rues de Tokyo par une température de 37 degrés à l'ombre, tomber sur ces mini-oasis est plutôt sympathique ...






Festival d'été au parc Yoyogi





samedi 28 août 2010

Asakusa Samba Festival

Chaque année a lieu fin août un défilé de carnaval inspiré de celui de Rio

Kimono (着物)

Au fait c'est quoi un kimono? Littéralement ça veut dire "chose qu'on porte sur soi". Le terme désigne généralement le vêtement traditionnel japonais. On peut le décrire comme une grande veste  dont les pans tombent jusqu'aux pieds et qui, croisée sur la poitrine, est maintenue fermée par une ceinture en tissu (le obi).

Le vêtement lui-même est constitué de morceaux rectangulaires découpés dans une  unique pièce de tissu et ensuite cousus ensemble. Deux pièces rectangulaires serviront à couvrir le devant et le dos de la personne. Deux autres pièces plus petites formeront les manches. Enfin deux bandes seront utilisées pour le col.

Le tissu utilisé peut varier : soie, crêpe, coton, laine ... et donne souvent des indices sur la position sociale de la personne qui porte le kimono.
A la base le tissu est souvent teinté dans un fond uni puis des motifs décoratifs sont ajoutés, soit à la main, soit à l'aide d'un pochoir.
D'autres détails peuvent varier : par exemple un kimono à manches longues indique que la jeune femme qui le porte n'est pas encore mariée.

A l'époque d'Edo (17e siècle - première moitié du 19e siècle) une mode est apparue qui voulait qu'on laisse le col baillant pour découvrir la nuque, alors objet de séduction.

Quelques accessoires qui accompagnent fréquemment le port du kimono.
Les sandales légères appelées zôri (les sandales en bois - geta - sont plutôt utilisées pour aller aux bains) et le haori, sorte de long manteau qui se porte par dessus le kimono.
Le furoshiki est un petit carré de tissu dans lequel on enveloppe des objets pour les transporter plus facilement.
Pour les femmes, le parapluie ou l'ombrelle pour garder une peau claire et les épingles et peignes pour la coiffure étaient essentiels.
Pour les hommes existaient des accessoires qui s'accrochaient à la ceinture (les sagemono) : petites boîtes en bois, céramique ou ivoire qui pouvaient contenir des médicaments, bourses, nécessaires à écrire ou encore nécessaires à fumer.

Depuis la fin du 19e siècle et la décision du gouvernement Meiji de promouvoir l'habit à l'occidentale, le kimono a progressivement disparu de la vie professionnelle. Aujourd'hui on le revêt encore pour les cérémonies, les grandes occasions ou tout simplement pour aller assister à un spectacle.

Une version plus légère et meilleur marché appelée yukata est portée l'été pour sortir entre amis ou aller assister à un spectacle de feu d'artifice. Le yukata est aussi porté pour aller aux bains dans la journée.

Yukata colorés, obi rouges et sandales à talon



Yukata pour garçon : le bas est un pantalon large qui s'arrête en dessous des genoux

vendredi 27 août 2010

Tokyo Sky Tree (東京スカイツリー)

La Tokyo Sky Tree, une fois achevée, sera la plus haute tour du monde et culminera à 634 mètres. Elle est destinée à remplacer la déjà vieille Tokyo Tower (1958) pour la diffusion des programmes des chaînes télévisée sur Tokyo. Un restaurant et deux plateformes d'observation sont également prévus.
Elle devait mesurer au départ 610 mètres mais un projet similaire en Chine a poussé les constructeurs japonais à rajouter une vingtaine de mètres au projet. Son ouverture au public est prévue pour 2012.
Pour l'instant la tour que je vois tous les matins atteint les 438 mètres et est surmontée de quatre grandes grues.

Août 2010 : 438 mètres


2012 : 634 mètres...




mercredi 25 août 2010

Les berges de la Sumida (隅田川)

Ce matin, assez tôt (vers 8 heures), je me suis baladé sur les berges de la Sumida (l'une des rivières qui traversent Tokyo et peut-être la plus connue).

En descendant vers la baie de Tokyo dans laquelle la rivière se jette j'ai pu voir (dans l'ordre) : un couple de coureurs-marcheurs dont la partie masculine était équipée comme pour faire le marathon de New-York, une femme aux chaussures de sport multicolores entrecoupant sa séance matinale de jogging par des exercices d'étirements, une autre femme promenant son chien qui ont fait demi-tour quand le chien en a eu assez, un sans-abris qui essayait de terminer sa nuit à même le sol (à 8 heures du matin le soleil tape déjà), un autre absorbé par un recueil de manga et assis sur un banc, encore un lisant cette fois-ci un vieux journal adossé aux renforts de la berge, et un quatrième qui torse-nu et casquette paresse au soleil matinal sur son carton alors que devant lui un tai-chi master se défend contre des ennemis invisibles en faisant d'amples mouvements rapides et puissants.

Le maître et l'élève ?

vendredi 20 août 2010

Les bains chauds : onsen (温泉)

Des bains chauds au Japon il y en a partout. Il y a ceux des villes, appelés sentô qui ont plus attrait aux bains publics qu'ont trouvait autrefois dans les villes européennes et qui sont chauffés artificiellement, et ceux de la campagne (dans la montagne, au bord de la mer...), appelés onsen.
Onsen ça veut dire "source d'eau chaude" et c'est exactement ça : de l'eau chaude qui coule naturellement de la montagne (activité volcanique très présente dans l'archipel). Les Japonais ont depuis longtemps compris l'intérêt et le plaisir qu'ils pouvaient en tirer. On trouve des bains creusés à même la roche, ou aménagés entre plusieurs rochers, des bains à l'extérieur au bord d'une rivière par exemple, ou des bains à l'intérieur qui ont été aménagé dans un grand bassin carrelé. On en trouve aussi de toutes tailles, certains on va juste se tremper les jambes, d'autres ou on pourra se plonger jusqu'au cou.

Même s'ils peuvent y ressembler les bains chauds ne sont pas des piscines. Les bassins sont peu profonds (juste assez d'eau pour qu'une fois assis la tête reste bien hors de l'eau) et avant de s'y laisser aller il y a quelques règles préliminaires à respecter.

On laisse tout d'abord ses sandales à l'entrée de la première salle. On y trouve d'un côté des étagères contenant des paniers pour y déposer ses habits et de l'autre des lavabos qui serviront à se refaire beau à la sortie. Une fois déshabillé et munit d'une minuscule serviette de toilette (que l'on peut éventuellement tenir de manière négligée à hauteur du bas ventre), on peut s'aventurer dans la salle de bain proprement dite.
Ici on ne se jette pas dans le bassin comme un sauvage mais on va d'abord prendre deux ustensiles essentiels à la suite des opérations : une petite bassine et un tabouret de taille ridicule. On s'assoit sur ce dernier face à une rangée de robinets et on s'éclabousse d'eau tiède avec la bassine (mais certains robinets sont munis d'un tuyau de douche), puis on peut se savonner (on peut utiliser la petite serviette comme gant de toilette). On a également à sa disposition du shampoing et tout ce qu'il faut pour se raser. Enfin de nouveau avec la bassine on se rince en s'aspergeant d'eau. Une fois propre comme un sou neuf on peut enfin se diriger vers le bassin d'eau chaude.

L'eau, amenée au bassin par un système de tuyaux, coule en permanence et déborde sans cesse du bassin. Des petites marches permettent d'y entrer progressivement. La température est généralement de 40 degrés et pour ceux qui ne sont pas habitués ça peut prendre un petit moment avant de pouvoir s'accroupir dans le bassin. Ensuite on s'assoit dans un coin et on se laisse aller ou on discute avec son voisin. Les petites serviettes fournies dans la première salle sont très utiles pour s'éponger le visage. On y reste le temps qu'on veut et on peut faire des allers retours au robinets d'eau froide histoire de se rafraîchir. On peut aussi alterner le bain intérieur et le bain extérieur. Même s'il fait froid dehors la vapeur produite par la chaleur de l'eau fait qu'une fois plongé on ne le sent pas du tout.
Quand on se sent suffisamment revigoré (ou simplement cuit à point) on retourne dans la première salle pour se sécher et se rhabiller.

Depuis qu'il est petit le Japonais a l'habitude de fréquenter ces bains chauds (naturels ou artificiels). On y va pour se détendre, se refaire une santé ou pour papoter. Autrefois les bains mixtes étaient la norme mais depuis la fin du 19e siècle (en partie dans le but d'offrir une image de nation "civilisée" aux yeux des occidentaux), on est prié de faire attention aux couleurs des rideaux à l'entrée : bleu pour le bain des hommes et rose pour celui des femmes.

Paniers pour déposer ses habits

Tabourets et bassines pour se laver

Robinets pour se laver avant d'entrer dans le bain

Bassin du bain intérieur

jeudi 19 août 2010

L'auberge japonaise : ryokan (旅館)

Aujourd'hui on part pour le petit village de Yunishigawa à environ trois heures de Tokyo en train. Le village est situé au nord-est de la capitale en pleine montagne et pour y arriver il faut changer de train et terminer le trajet en bus sur une route en zigzag coincée entre une rivière et les flancs boisés de la montagne japonaise.
L'auberge que nous avons choisi date du 17e siècle et se présente sous le doux nom de Honke Bankyu.

Le ryokan (auberge traditionnelle) c'est une institution au Japon. Les gens y viennent le temps d'un weekend, en couple ou en famille, pour se reposer loin de la ville. Ce ne sont pas de simples hôtels. On y trouve aussi les fameux bains chauds à la japonaise (les onsen) et le soir est souvent proposé un menu gastronomique.

A l'entrée on échange ses chaussures contre des sandales et une fois dans sa chambre on peut revêtir un yukata (sorte de robe de chambre en coton léger tenue fermée par une ceinture en tissu nouée à la taille).
La chambre est de style traditionnel : tatamis au sol (on enlève ses sandales avant d'entrer bien sûr), table basse devant laquelle on s'assoit en tailleur sur de petits fauteuils et futons à déplier pour la nuit.

Les bains sont soit à l'intérieur (avec baie vitrée) soit à l'extérieur. Ils sont collectifs mais pas mixtes et on peut y aller quand on veut. On peut aussi réserver pour une heure un bain privé, voire même réserver une chambre avec bain privé.

Le ryokan de Honke Bankyu propose un accueil particulièrement soigné. Hall principal plutôt impressionnant avec sa charpente en bois, visiteurs annoncés au son d'un gong, ou encore pont suspendu à franchir pour accéder au restaurant de l'autre côté de la rivière... Tout ça fait un peu film d'aventure mais l'atmosphère relaxante qui enveloppe le tout a tôt fait de nous faire oublier nos velléités d'Indiana Jones...

Le repas du soir est un vrai festin. une fois franchi le pont (renforcé de câbles pour les inquiets), monté un escalier recouvert d'un tapis rouge et éclairé aux chandelles, on peut enfin s'installer devant un foyer installé dans un renfoncement du sol, et assis sur de petits fauteuils sans pieds on découvre les entrées posées sur une table basse à notre droite. Les plats arriveront ensuite les uns après les autres. Tout est en petite quantité mais au final on aura mangé une vingtaine de mets différents : sushi, brochettes, tempura (langoustine ou légume prit dans la friture), tofu (lait de soja caillé), poisson cuit au feu de bois, épis de maïs, sômen (nouilles fines servies glacés), petit flan salé (chawanmushi) et beaucoup d'autres dont j'ai oublié le nom... Il a bien fallu deux heures pour venir à bout du repas.

Ensuite on peut aller se relaxer dans les bains chauds et s'émerveiller du génie d'une invention dont le but est de se sentir bien.

Le fameux pont suspendu

Entrée un peu grandiloquente d'un autre ryokan (le nôtre était plus discret)

Le ryokan de Honke Bankyu côté rivière


Bain privé à l'extérieur

Français dans son yukata

mercredi 18 août 2010

Les Coréens au Japon : l'histoire de Jong Tae-se

Le quotidien Asahi Shimbun présente dans son édition d'aujourd'hui une interview de Jong Tae-se, joueur international de football qui a permis à l'équipe nord-coréenne de se qualifier pour la dernière coupe du monde. Jong n'est cependant pas de nationalité nord-coréenne. Né de parents sud-coréens au Japon, il a les nationalités japonaise et sud-coréenne.

Les Coréens habitant au Japon (la plus importante minorité non japonaise du pays) sont les descendants des Coréens ayant émigré de gré ou de force pendant la période de colonisation de la Corée par le Japon (1910-1945). A la fin de la guerre la plupart retournent en Corée mais environ 600000 d'entre eux vont rester au Japon. En 1948 la Corée se sépare en deux régimes distincts : La Corée du Nord et la Corée du Sud. Si les deux régimes s'efforcent de soutenir chacun de leur côté les Coréens restés au Japon, la Corée du Nord est la plus active. Elle va en particulier financer le développement d'écoles privées au Japon, écoles où les cours sont donnés en coréen et où l'idéologie nord-coréenne est enseignée.

La mère de Jong Tae-se ayant décidé d'envoyer son fils dans une de ces écoles soutenues par la Corée du Nord, ce dernier y a fait toute sa scolarité jusqu'à l'université. Il a commencé sa carrière de footballeur dans l'équipe (japonaise) de Kawasaki.

Lors de la coupe du monde 2010 étant donné sa double nationalité il aurait pu jouer soit pour la Corée du Sud soit pour le Japon. Mais pour lui un seul choix était possible : jouer pour la Corée du Nord - pays où il n'avait jamais mis les pieds auparavant. Ne pouvant changer sa nationalité sud-coréenne contre celle nord-coréenne il a finalement obtenu un passeport nord-coréen ce qui lui a permis de jouer pour la Corée du Nord (et de qualifier sa nouvelle nation provisoire pour la coupe du monde).

Actuellement il y a environ 900000 personnes d'origine coréenne vivant au Japon, dont environ 600000 ont gardé la nationalité coréenne (la plupart des autres étant naturalisé).

Quand on lit la page Wikipedia de Jong, son nom est proposé en quatre versions différentes : Jong Tae-se pour la FIFA et les matchs internationaux, Chŏng Tae-se pour la Corée du Nord, Jeong Dae-se pour la Corée du Sud et Chong Tese pour le Japon.

Jong parle couramment le japonais, le coréen et le portugais (qu'il a appris de ses coéquipiers brésiliens à Kawasaki). Après la coupe du monde il a été engagé par un club allemand.

mardi 17 août 2010

Pousse-pousse / Rickshaw / Jinrikisha (人力車)

Le pousse-pousse a été inventé au Japon dans les années 1860. Auparavant on utilisait le pallanquin (porteurs devant et derrière et cabine au milieu), mais celui-ci a vite été remplacé par le pousse-pousse dès que le développement du réseau routier lors de la modernisation du pays l'a permis. Il s'est ensuite répandu dans toute l'Asie. Il disparait des villes japonaises au début du 20e siècle avec l'arrivée des transports en commun électriques ou motorisés (tramways, autobus...).

Aujourd'hui on peut encore en voir dans le quartier d'Asakusa mais ils sont proposés uniquement aux touristes.

Pousse-pousse du 19e siècle exposé au musée de Shitamachi

Pousse-pousse dans une rue du quartier d'Asakusa aujourd'hui

lundi 16 août 2010

La forêt dans Tokyo : Todoroki Valley (等々力渓谷)

En ce jour de canicule extrême (plus de 35 degrès avec alerte à la pollution en prime) où trouver de la fraîcheur à Tokyo? Pas celle des magasins frigorifiés à coup d'air conditionné. Mais plutôt la fraîcheur que peut offrir une petite rivière coulant à l'ombre d'une forêt par exemple. Direction l'arrondissement de Setagaya où se trouve la "Vallée de Todoroki".

Setagaya est connu comme étant l'arrondissement le plus peuplé de Tokyo. Dans un de ses quartiers résidentiels se cache un ravin, long d'un kilomètre et profond d'une trentaine de mètres, bordé d'arbres qui l'isolent totalement de l'univers urbain qui l'entoure.

Au fond du ravin coule un petit ruisseau au bord duquel a été aménagé un sentier qui conduit au temple de Fudo. C'est sans doute la présence de ce dernier qui a permis de garder intacte la "vallée" de Todoroki. Quand après avoir marché le long du ruisseau ombragé on arrive face au temple accroché à l'une des parois du ravin il est facile de s'imaginer quelques siècles en arrière. Le temple est dédié à Dainichi Nyorai, divinité bouddhiste, mais il abrite aussi une divinité shinto, le jizô du Mot unique (hitokoto jizô). Connu pour son efficacité dans la réalisation des voeux, il demande en échange de les décrire en un seul mot. Les deux divinités coexistent sans problème.
A côté du temple bouddhiste se trouve une petite cascade où deux gueules de dragons accrochées au flanc rocailleux du ravin font jaillir de l'eau au dessus d'un petit bassin. Des dalles en pierre traversent le bassin et permettent aux adeptes d'aller se faire purifier par l'eau claire de la cascade.

Tout cela est soigneusement entretenu : en fin de journée le lit de la rivière comme le chemin sont nettoyés par un employé soutenu par un duo de grand-mères qui partent à la recherche du moindre bout de papier gras.


La forêt de Todoroki (Tokyo)


Qu'est-ce que c'est? (なんですか。)

samedi 14 août 2010

La ville basse (下町)

Aujourd'hui visite du musée "Shitamachi", c'est-à-dire le musée de la ville basse.
A l'origine le terme shita-machi désignait une partie de la ville d'Edo (nom de Tokyo jusqu'en 1868) où vivaient les marchands, les artisans et tous ceux qui ne faisaient pas partie de la classe dominante des guerriers. Appelée ainsi car située sur les basses-terres au sud-est du château d'Edo, elle s'opposait à la partie située en hauteur au nord-ouest du château et où résidaient la noblesse militaire qui détenait le pouvoir politique à l'époque. Un style de vie unique s'est développé dans ces quartiers densément peuplés et imprègne encore aujourd'hui la vie des habitants de Tokyo.

Shitamachi à l'époque d'Edo (17e - 19e siècle) c'était d'abord de longues maisons en bois divisées en plusieurs appartements séparés par une simple cloison. Chaque maison était séparée d'une mince ruelle (de 1 à 3 mètres de large) où on étendait le linge, évacuait les eaux usées, laissait pousser toutes sortes de plantes vertes en pot et où les enfants jouaient. Cette promiscuité faisait que tout le monde se connaissait mais invitait aussi à faire attention de ne pas gêner ses voisins.

Chaque appartement était divisé en deux pièces: une cuisine et un pièce à tatami. Dans la cuisine on faisait tout assis: préparer le repas ou faire la vaisselle. La pièce à tatami était à la fois une pièce à vivre et une chambre à coucher. On y prenait les repas et le soir on pliait la table basse pour y dérouler les futons (matelas). On se chauffait au charbon de bois et l'eau était tirée d'un puits commun.

A l'époque il n'y avait pas l'air conditionné mais il existait toutes sortes de moyens pour se protéger de la chaleur. On pouvait mettre des paravents en bambou devant la porte d'entrée pour faire de l'ombre, arroser les ruelles entre les maisons avec de l'eau ou encore accrocher des petites clochettes devant l'entrée afin de donner une sensation de fraîcheur.

L'hiver on se réchauffait en mettant ses jambes sous une table basse sous laquelle on glissait un réchaud à charbon et recouverte d'une couette. Aujourd'hui encore les Japonais adorent se réchauffer ainsi (même si on est passé au réchaud électrique).

Ces habitations étant en bois et les unes contre les autres, les quartiers de shitamachi ont beaucoup souffert lors du grand tremblement de terre de Tokyo de 1923 et encore plus à la fin de la deuxième guerre mondiale sous les bombardements américains.

Aujourd'hui ces quartiers sont facilement reconnaissables par leur organisation un peu chaotique. Les maisons en bois ont pratiquement dipsarues et ont été remplacées par des constructions plus solides mais les petites ruelles sont toujours là. Les habitudes n'ont pas changé : on arrose (abondamment) les trottoirs, le son des clochettes se fait entendre dès qu'il y a un souffle de vent, les plantes vertes envahissent les devantures des maisons, les ruelles sont partagées entre voisins pour étendre son linge, ranger vélos ou scooters...

Ruelle et maisons en bois du musée Shitamachi


Ruelle à Tokyo aujourd'hui



vendredi 13 août 2010

jeudi 12 août 2010

Livres couverts

Ce matin j'étais à Kinokuniya, une des plus grande librairie de Tokyo. Sur huit étages on trouve à peu près tout ce qu'on veut : fiction, essais, scolaires, beaux-arts, photographie, livres pour enfants, magazines, livres en anglais... et on peut y passer des heures sans problème. Ce que je n'ai pas manqué de faire bien sûr.
Après avoir trouvé un livre intitulé quelque chose comme "Les meilleurs trucs à faire à Tokyo", je suis allé payer à la caisse où l'on m'a soigneusement enveloppé le livre dans une couverture de papier kraft avant de me le rendre.
Quand on voit quelqu'un lire dans le métro, impossible de savoir ce que c'est. Tous les livres sont vendus ainsi et les gens les gardent couverts et cachés des yeux indiscrets.




mardi 10 août 2010

Balade au zoo de Ueno

Le zoo a récemment été rénové pour permettre aux pensionnaires de vivre dans un habitat "plus naturel"

Une des nombreuses attractions spectaculaires du zoo...

On y trouve aussi une pagode à cinq étages du 17e siècle (reconstruite)

Et également un monorail !

Fleur de lotus sur l'étang qui borde le zoo

lundi 9 août 2010

Le quartier d'Asakusa (浅草) et le temple Sensô (浅草寺)

A l'origine Asakusa était simplement le lieu d'un temple dédié à Kannon, la déesse de la pitié dans le panthéon bouddhiste. Puis s'y est développé un quartier des plaisirs à l'époque d'Edo. C'est à Asakusa qu'a vu le jour le théâtre kabuki au début du 19e siècle. Par la suite toutes les nouvelles attractions (comme le cinéma) seront d'abord visibles ici. A la fin du 19e siècle le temple bouddhique "Sensô" était entouré d'un grand parc abritant de nombreuses tentes sous lesquelles on pouvait voir toutes sortes d'attractions: acrobates, films, et même un opéra.

Le quartier des divertissements renaîtra deux fois de ses cendres. D'abord après le grand tremblement de terre de Tokyo en 1923 où le quartier fut complètement détruit. Mais rapidement reconstruit (des films sont de nouveaux projetés seulement 4 mois plus tard), il bénéficie au début des années 1930 de l'arrivée du cinéma parlant et de l'apparition de nouvelles vedettes de théâtre (Mizunoe Takiko ou encore Enomoto Ken'ichi). Puis après la seconde guerre mondiale (pendant laquelle le quartier fut également réduit à néant), alors que les spectacles à Tokyo se font rares, il connaît un nouveau succès populaire avec l'apparition de nouveaux styles (comme les pièces de théâtre où les rôles des samouraïs sont joués par des femmes) ou le renouveau d'anciennes formes de spectacles (comme le théâtre de papier pour enfants ou "kamishibai").

Aujourd'hui le quartier n'a plus grand chose à montrer de son passé. Mais en se promenant dans les petites rues on retrouve facilement l'atmosphère du Tokyo des années 1950-60. C'est dans ce quartier qu'on a trouvé un petit restaurant qu'on aurait pu croire tout droit sorti du "Goût du saké", le film de Yasujiro Ozu sorti au début des années 1960.
Quand nous sommes entrés une famille était agenouillée autour d'un table basse. Leurs chaussures étaient soigneusement rangées à  côté. Il y avait aussi un couple âgé, visiblement des habitués, qui discutait avec la patronne. Nous avons commandé de l'anguille grillée (unagi) et du poulet cuit à la vapeur (kamameshi). Il a fallu attendre patiemment que tout soit préparé. Le kamameshi est servi dans le plat dans lequel il a cuit, à savoir une sorte de pot en fer avec un couvercle en bois. On soulève le couvercle et on découvre les morceaux de poulet posés sur du riz légèrement grillé et accompagné de petits légumes. L'anguille grillée est également servie sur son lit de riz.


Takiko Mizunoe "Tango delle Rose"

Parc d'Asakusa au 19e siècle

kamishibai (théâtre de papier)



Une rue d'Asakusa avec ses petits restaurants et ses lanternes
Le temple Sensô, situé au coeur d'Asakusa

une rue marchande couverte


Français et son kamameshi