jeudi 19 août 2010

L'auberge japonaise : ryokan (旅館)

Aujourd'hui on part pour le petit village de Yunishigawa à environ trois heures de Tokyo en train. Le village est situé au nord-est de la capitale en pleine montagne et pour y arriver il faut changer de train et terminer le trajet en bus sur une route en zigzag coincée entre une rivière et les flancs boisés de la montagne japonaise.
L'auberge que nous avons choisi date du 17e siècle et se présente sous le doux nom de Honke Bankyu.

Le ryokan (auberge traditionnelle) c'est une institution au Japon. Les gens y viennent le temps d'un weekend, en couple ou en famille, pour se reposer loin de la ville. Ce ne sont pas de simples hôtels. On y trouve aussi les fameux bains chauds à la japonaise (les onsen) et le soir est souvent proposé un menu gastronomique.

A l'entrée on échange ses chaussures contre des sandales et une fois dans sa chambre on peut revêtir un yukata (sorte de robe de chambre en coton léger tenue fermée par une ceinture en tissu nouée à la taille).
La chambre est de style traditionnel : tatamis au sol (on enlève ses sandales avant d'entrer bien sûr), table basse devant laquelle on s'assoit en tailleur sur de petits fauteuils et futons à déplier pour la nuit.

Les bains sont soit à l'intérieur (avec baie vitrée) soit à l'extérieur. Ils sont collectifs mais pas mixtes et on peut y aller quand on veut. On peut aussi réserver pour une heure un bain privé, voire même réserver une chambre avec bain privé.

Le ryokan de Honke Bankyu propose un accueil particulièrement soigné. Hall principal plutôt impressionnant avec sa charpente en bois, visiteurs annoncés au son d'un gong, ou encore pont suspendu à franchir pour accéder au restaurant de l'autre côté de la rivière... Tout ça fait un peu film d'aventure mais l'atmosphère relaxante qui enveloppe le tout a tôt fait de nous faire oublier nos velléités d'Indiana Jones...

Le repas du soir est un vrai festin. une fois franchi le pont (renforcé de câbles pour les inquiets), monté un escalier recouvert d'un tapis rouge et éclairé aux chandelles, on peut enfin s'installer devant un foyer installé dans un renfoncement du sol, et assis sur de petits fauteuils sans pieds on découvre les entrées posées sur une table basse à notre droite. Les plats arriveront ensuite les uns après les autres. Tout est en petite quantité mais au final on aura mangé une vingtaine de mets différents : sushi, brochettes, tempura (langoustine ou légume prit dans la friture), tofu (lait de soja caillé), poisson cuit au feu de bois, épis de maïs, sômen (nouilles fines servies glacés), petit flan salé (chawanmushi) et beaucoup d'autres dont j'ai oublié le nom... Il a bien fallu deux heures pour venir à bout du repas.

Ensuite on peut aller se relaxer dans les bains chauds et s'émerveiller du génie d'une invention dont le but est de se sentir bien.

Le fameux pont suspendu

Entrée un peu grandiloquente d'un autre ryokan (le nôtre était plus discret)

Le ryokan de Honke Bankyu côté rivière


Bain privé à l'extérieur

Français dans son yukata

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