dimanche 8 août 2010

Les ukiyo-e du musée Ota (浮世絵)

Le musée Ota, situé dans le quartier branché de Harajuku, abrite une des plus importantes collections d'estampes du genre ukiyo-e au Japon. Au total elle est constituée de plus de 12000 pièces, datées du 17e siècle au début du 20e siècle. Tout en mettant l'accent sur les artistes les plus connus tels que Utamaro, Hiroshige ou encore Hokusai, chaque mois un nouveau thème est proposé au public. Par exemple ce mois-ci on a droit à une sélection d'images d'animaux (domestiques, sauvages ou légendaires) et le mois prochain on pourra voir des calendriers de l'époque d'Edo.

Les estampes (technique qui consiste à imprimer en série sur une feuille de papier une gravure sur bois faite à partir d'un dessin original) existaient au Japon bien avant le 17e siècle. Elles représentaient des thèmes religieux (en rapport avec le bouddhisme).
Les estampes du genre ukiyo-e prennent pour thèmes la vie et les centres d'intérêt de la classe de marchands et d'artisans qui se émerge avec l'apparition de grands centres urbains à partir du 17e siècle. Le retour à la paix après des siècles de guerres claniques et de luttes pour le pouvoir permet en effet d'assurer une certaine stabilité économique au pays.

Le terme ukiyo-e est généralement traduit par "images du monde flottant", et fait référence à l'impermanence de toute chose dans la philosophie bouddhique, mais il fut détourné de son sens originel pour désigner le nouveau mode de vie urbain apparu au 17e siècle. Les thèmes de prédilection des artistes sont donc en rapport avec ce monde : les courtisanes célèbres, les acteurs de kabuki, les lutteurs de sumo, ou encore les lieux célèbres ou des scènes typiques de la vie de tous les jours...
Auparavant l'art servait surtout de moyen de représentation pour les élites aristocratiques ou pour la religion bouddhique. On pouvait ainsi trouver des illustrations de hauts faits légendaires ou de récits de guerriers célèbres ou encore des représentations du monde bouddhique.

A la fin du 19e siècle, alors que le Japon est en pleine modernisation, cet art de l'ukiyo-e sera en partie dénigré par les nouvelles élites. C'est à ce moment là qu'en Europe on découvre "l'art japonais" grâce à l'importation d'estampes par quelques collectionneurs. L'art des artistes japonais va fortement influencer certains artistes européens de la seconde moitié du 19e siècle : les peintres du mouvement impressionniste bien sûr mais aussi Van Gogh, Klimt...
On peut reconnaître cette influence dans les thèmes choisis, la composition de oeuvres, les couleurs utilisées...

A gauche l'original de Hiroshige et à droite la copie de Van Gogh

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